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Sur une proposition de Jean-Michel Ponty
Du côté de l’Amérique avec John Adams
Chambre d'écoute #3
John Adams a grandi dans le Vermont et le New Hampshire où il reçoit sa première éducation musicale de son père, avec qui il étudie la clarinette et joue dans des fanfares locales. Adams a souvent dit combien les sonorités exubérantes et le rythme puissant de la marche ont profondément influencé sa personnalité musicale — parcours semblable à celui de Charles Ives à la fin du siècle dernier. En 1971, après avoir terminé ses études à Harvard avec Leon Kirchner, Adams quitte la Nouvelle Angleterre pour la Californie. Il réside depuis dans la baie de San Francisco.
Au cours des années soixante-dix et quatre-vingt, la musique d’Adams joue un rôle décisif dans la constitution et la diffusion d’un courant post-moderne à l’intérieur de la tradition savante contemporaine. Réactivant le thématisme et l’harmonie issus du post-romantisme, s’appropriant le rythme des musiques traditionnelles ou l’énergie euphorisante du jazz et du rock, sa musique, tout autant imprégnée de l’esprit expérimental californien des seventies, cherche à rassembler les influences multiples traversant la culture américaine.
De Charles Ives, référence incontournable pour de nombreux compositeurs d’outre-Atlantique, John Adams écrit qu’il a « toujours mêlé le sublime avec le vulgaire et le sentimental, et qu'il l’a fait avec une insouciance qui ne pouvait être que celle d’un Américain ». Par cet avis qu’il semble souhaiter susciter lui-même, Adams définit une attitude esthétique qui pourrait être qualifiée de postmoderne, avec effectivement cette pointe d’insouciance qui désamorce la tension potentielle d’un tel alliage. Ce que le compositeur propose, c’est de réunir le savant et le populaire, l’oralité et l’écrit, de concilier l’hétérogène..