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Résident Box

Mars > Mai 2020

Résidences Box 2019-2020

Jean-Charles Remicourt-Marie

Biographie
Jean-Charles Remicourt-Marie (1990), vit et travaille à Caen. Diplômé de l’Esam Caen/Cherbourg en 2014, son travail à été diffusé dans plusieurs espaces d’art en France tels que l’Usine Utopik (Tessy sur Vire, 2016) ou Pollen (Monflanquin 2018), et à l’étranger notamment à Méduse (Québec, 2017), T-space et Current (Milan, 2018) ou encore le Tama art museum (Tokyo, 2015 et 2018).
Sa pratique à mi-chemin entre investigation historique et exploration du savoir technique le conduit à étudier aussi bien des théâtres d’opérations militaires que leurs représentations fantasmée dans la littérature, le cinéma ou la photographie.

 

Démarche
Si en tant qu’artiste nous explorons régulièrement les relations de pouvoir sous toutes leurs incarnations possibles, il est moins fréquemment fait mention de la séduction qu’opère un pouvoir en place afin de se maintenir.
Explorant et déconstruisant les modalités selon lesquelles le pouvoir peut séduire, mon travail tend a rendre visible et désarmer ces mécanismes. Mes recherches prennent forme en tant que récit global d’une histoire de la séduction militaire et politique. Une investigation de longue durée ou chaque œuvre participe à créer une attraction trouble, un climat ou le spectateur est plongé dans un double mouvement.
Il est a la fois leurré par le charme que peut exercer une certaine exécution technique raffinée, mais aussi repoussé par le sujet de ces représentations. Cet espace liminal, cette ambiguïté sous-jacente me permet de réinvestir la duplicité du dispositif initial. Par un jeu de déconstruction, j’opère une succession de glissements afin de ne pas basculer dans une démarche frontale. Je laisse le simulacre opérer tout en le vidant de sa charge idéologique afin de mettre a nu certaines constructions psychiques. Il s’agit alors de trouver le point d’équilibre entre le crypté et le dévoilé et ce fait afin de lever certaines ombres.

Projet de résidence
J’aimerai profiter de ce temps de résidence afin de réaliser une œuvre à la fois sculpturale et photographique me permettant de réunir mes précédentes recherches menées a Sarajevo et la banlieue de Milan. Ce projet sera axé autour d’une observation du pouvoir, de sa scénographie dans un contexte ou les discours nationalistes semblent emporter avec eux l’adhésion des foules. Objets et souvenirs guerriers cohabitent avec un art décoratif propagandaire et forment un langage cryptique qui réapparaît au grand jour.
Dès lors, ma pratique consiste à extraire ces formes et discours, à les déconstruire afin de mettre en évidence, non pas leur intolérable propos mais plutôt les mécanismes qui les habitent. Ce projet s’insérera dans la continuité de mes pièces Krieggspiel, Tacet et Blast. Proposer ce projet à La Box me semble particulièrement judicieux car si mon travail peut sembler analytique, il repose avant tout sur une dynamique de recherche basée sur la circulation et le partage des connaissances.

Workshop
Le Beau comme arme : art politique et/ou art militant.
Le workshop s’ouvrira sur une proposition de cartographie mentale permettant de dissocier tout en dressant des passerelles entre une approche politique ou militante d’un medium. Cette première approche permettra de délimiter des territoires flous mais essentiels afin d’aider les élèves à mieux éclairer leurs pratiques. À partir de ce premier dialogue, le workshop consistera à amener chaque élève à se questionner sur les matériaux, gestes et discours qu’il convoque dans sa pratique. Pour cela, les élèves seront libres de réinvestir un ancien projet afin de le rediriger, l’affiner dans sa charge politique mais aussi dans sa conception. Enfin, les œuvres produites au cours du workshop auront pour ambition de questionner l’esthétisation d’une œuvre politique, sur le fait de s’affirmer comme auteur d’une œuvre sans botter en touche par l’utilisation du reportage.