Programmation curatoriale de Bassam El Baroni
Du 21 octobre au 18 décembre 2021
Avec A.S.T. / Bassam El Baroni et Constantinos Miltiadis avec Georgios Cherouvim et Gerriet K. Sharma / John Gerrard / Assem Hendawi
Programmation 2021-2022
Infrahauntologies est une programmation d’expositions collectives internationales, développée en deux parties à La Box, mettant en avant les pratiques récentes qui s’intéressent aux questions d’infrastructure.
La prédominance de certains points de vue sur le monde par rapport à d’autres est en partie due à leur intégration et à leur diffusion dans les systèmes, les technologies et les infrastructures de l’environnement artificiel. C’est pour cette raison qu’un récent mouvement de protestation contre l’idée populaire selon laquelle nous sommes destinés à vivre dans une sorte de présent éternel – sans aucun recours pour façonner un avenir différent et plus équitable – s’est tourné vers les infrastructures comme moyen d’innovation qui pourrait suggérer le contraire. Pour tenter de sortir de l’impasse du « futur annulé », l’art s’est plongé dans la formulation de modèles spéculatifs et d’une pensée propositionnelle autour des systèmes et des infrastructures, et, à partir de cette position, tente de relever des défis majeurs tels que la financiarisation effrénée de l’économie et le changement climatique hors de contrôle.
Une question clé, explorée par plusieurs travaux dans Infrahauntologies est : Comment tirer parti de la financiarisation et de la mécanisation pour créer des conditions plus équitables et rouvrir des possibilités perdues ? Si certaines infrastructures existantes sont hantées par des héritages historiques et politiques, d’autres peuvent être hantées par un excès de spéculation sur l’avenir – les traces matérielles et les empreintes de paris qui ont été ou non payants.
À travers les vidéos et les installations exposées, Infrahauntologies met en lumière certaines tendances récurrentes dans le domaine de l’art liées au travail sur l’histoire des infrastructures, à la contre-spéculation sur l’avenir des infrastructures et à l’adoption de la fiction comme clé pour surveiller les nœuds infrastructurels hégémoniques. Ces tendances qui se chevauchent peuvent être identifiées comme « spéculation infrastructurelle » et « réexamen infrastructurel ». Dans le premier cas, les compétences artistiques sont canalisées vers des scénarios d’infrastructures transformatrices, fondés sur le détournement imaginatif de possibilités dormantes dans les technologies actuelles. Dans le second, les artistes revisitent l’héritage de mégaprojets malheureux, dans le but d’identifier leurs aspirations, leurs modèles et leurs problèmes et de les utiliser comme des voies d’apprentissage de l’effondrement.
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Œuvres présentées dans Infrahauntologies – Part I :
Intertidal (2018) par A.S.T. est une expérience multidisciplinaire qui utilise l’urbanisme spéculatif pour envisager ce à quoi pourrait ressembler la ville de Miami, en Floride, alors que la mer continue de monter. Il s’agit d’une proposition qui habite simultanément trois temporalités : traiter, imaginer et planifier dans le présent sur la base d’un avenir qui doit déjà composer avec les effets vécus de nos erreurs du passé.
Cybersyn – expérience socialiste d’économie en réseau menée au Chili dans les années 1970 – est revisitée dans une nouvelle installation vidéo et sonore de Bassam El Baroni et Constantinos Miltiadis avec Georgios Cherouvim et Gerriet K. Sharma intitulée Cybersyn 1973 / 2023 (2021), qui pose la question : Comment pouvons-nous réimaginer la Cybersyn artéfactuelle pour notre époque hyper-financiarisée ?
Everything Under Heaven (2021) est une nouvelle vidéo de Assem Hendawi qui se déroule dans la nouvelle capitale administrative de l’Égypte. Cette théorie-fiction explore les projets d’infrastructure de l’Égypte et leur rôle dans la formation idéologique.
Cuban School (Community 5th of October) de John Gerrard est un portrait virtuel méticuleux, en temps réel, d’une école construite dans la campagne cubaine dans les années 1960, actuellement une ruine fonctionnelle.
Version anglaise
Infrahauntologies – Part I
Curated by Bassam El Baroni
21 October – 18 November:
A.S.T. / Bassam El Baroni and Constantinos Miltiadis with Georgios Cherouvim and Gerriet K. Sharma / John Gerrard / Assem Hendawi
Infrahauntologies is a program international group exhibition in two parts at La Box foregrounding recent practices that engage with questions of infrastructure.
The predominance of certain outlooks on the world versus others is partly due to their embeddedness in and diffusion through the systems, technologies, and infrastructures of the built environment. For this reason, a recent pushback against the popular idea that we are destined to live in some sort of eternal present—with no recourse to shaping a different and more equitable future—has looked to infrastructure as a medium of innovation that might suggest otherwise. In an attempt to counter the impasse of “the canceled future,” art has immersed itself in formulating speculative models and propositional thinking around systems and infrastructures, and from this position attempts to address major challenges such as the rampant financialization of the economy and runaway climate change.
A key question explored by several works in Infrahauntologies is: How can financialization and computation be leveraged to generate fairer conditions and to reopen foreclosed possibilities? While some existing infrastructures are haunted by historical and political legacies, others may be haunted by an excess of speculation on the future—the material traces and imprints of gambles that both did and did not pay off.
Through the exhibited video and installation works, Infrahauntologies highlights some recurring tendencies within the field of art related to working with infrastructural histories, counter-speculating on infrastructural futures, and embracing fiction as key to supervening upon hegemonic infrastructural nexuses. These overlapping tendencies can be identified as “infrastructural speculation” and “infrastructural re-examination.” In the first, artistic competencies are channeled toward transformative infrastructural scenarios, based on the imaginative rerouting of possibilities dormant in current technologies. In the second, artists revisit the legacies of ill-fated megaprojects, with the aim to identify their aspirations, models, and problems and to use these as pathways for learning from collapse.
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Works featured in Infrahauntologies Part I:
Intertidal (2018) by A.S.T. is a multidisciplinary experience that uses speculative urbanism to envision what the city of Miami, Florida might look like as the seas continue to rise. It is a proposal that simultaneously inhabits three temporalities: dealing, imagining, and planning in the present based on a future that already contends with the lived effects of our mistakes from the past.
Cybersyn—a 1970s socialist networked economy experiment in Chile — is revisited in a new video and sound installation by Bassam El Baroni and Constantinos Miltiadis with Georgios Cherouvim and Gerriet K. Sharma titled Cybersyn 1973 / 2023 (2021), which engages the question: How can we reimagine the artifactual Cybersyn for our hyper-financialized times?
John Gerrard’s Cuban School (Community 5th of October) (2010) is a meticulous virtual portrait, in real time, of a school constructed in the Cuban countryside in the 1960s, currently a functional ruin.
Everything Under Heaven (2021) is a new video by Assem Hendawi set in Egypt’s new administrative capital. This theory-fiction explores Egypt’s infrastructural projects and their role in ideological formation.