du Frac Centre-Val de Loire à Vierzon
infinie liberté
UN MONDE POUR UNE DÉMOCRATIE FÉMINISTE
Anna Heringer, Marraine de la Biennale
Intitulée « Infinie liberté, un monde pour une démocratie féministe » et dédiée à l’invitation exclusive d’une cinquantaine d’artistes et architectes femmes, la Biennale du Frac Centre-Val de Loire 2022 se veut d’abord celle d’un nouvel imaginaire fondé sur l’égalité, où plusieurs lectures sociales, militantes et artistiques cohabitent dans la perspective d’impulser un nouveau sens commun.
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Poursuivre l’engagement féministe
Dans le sillage des luttes incessantes pour la liberté à travers l’histoire, celle qui apparaît la plus urgente et parmi les plus menacées, demeure celle du combat féministe. En 2017 et en 2019, les Biennales organisées par le Frac Centre-Val de Loire ont entrouvert la perspective d’exposer les artistes et architectes femmes. En ce sens, les expositions et les acquisitions récentes renforcent l’idée selon laquelle la création d’une mémoire des artistes femmes est une responsabilité citoyenne, sociale et politique pour laquelle le Frac Centre-Val de Loire s’engage en tant qu’institution publique. Le concept de « démocratie féministe », que nous empruntons à l’autrice Marie-Cécile Naves, donne lieu à plusieurs questions qui sont au cœur de la Biennale : quelles villes et quels programmes d’urbanisme sont pensés par et pour les femmes ? Comment sortir de l’invisibilité leurs productions ? Quelle relecture de l’histoire des arts au prisme des féminismes ?
Une Biennale de proximité à Vierzon
Le Frac Centre-Val de Loire, en sa qualité d’institution régionale de diffusion et de sensibilisation à l’art contemporain, maintient sa position au sein du maillage territorial. Entretenant un partenariat fructueux avec la ville depuis 2018, c’est tout naturellement que la candidature de Vierzon a été retenue. Forte de son caractère industriel et agricole, à la croisée de cinq rivières, nous avons fait de ce cadre la scène de la Biennale. La majeure partie des œuvres pensées par les artistes et architectes naissent d’un dialogue avec la ville : son histoire, son présent, ses habitant·es et ses rêves de futurs. C’est ainsi que la Biennale devient un événement moteur de dynamique urbaine, architecturale et artistique autant qu’un moment pour construire le vivre ensemble.
Les paysages de la Biennale
Plusieurs paysages se dessineront à travers Vierzon. Le premier geste fort de cet événement sera celui de s’inscrire dans l’espace public. Les œuvres d’artistes et architectes, conçues en résonance avec la ville, esquisseront de nouvelles pratiques urbaines en s’intégrant aux paysages du quotidien. En parallèle, l’exposition « Le Monde bâti des femmes » réunira trois collections françaises (Centre Pompidou, Cité de l’architecture et du patrimoine et Frac Centre-Val de Loire) et explorera la pluralité des productions réalisées par des architectes femmes, du logement social aux lieux de mémoires. Tout au long de la Biennale, le Tiers Féminisme, à la fois forum de débats et programmation culturelle, invitera vierzonnaises, artistes et architectes à interagir ensemble afin de réfléchir sur un idéal de société et d’accompagner les mutations des politiques publiques et des actions citoyennes.
Artistes et architectes
Nouvelles productions et œuvres de collections
Ana Maria Arévalo Gosen, Louisa Babari, Sophie Berthelier et Véronique Descharrières, Tatiana Bilbao, Flora Bouteille, Agence d’architecture Bientôt : Delphine Charnacé, Tifenn Taillandier, Charles Poulain, Gabriel Violleau et Gautier Martin, Iwona Buczkowska, Clémentine Chalançon, Jenny Charreton, Katharina Cibulka, Rokhaya Diallo, Penda Diou, Férielle Doulain, feminist architecture collaborative : Virginia Black, Rosana Elkhatib et Gabrielle Printz, Renée Gailhoustet, Habibitch, Zaha Hadid, Clarisse Hahn, Angela Hareiter, Anne Houel, Saba Innab, Flora Jamar, Mouna Jemal Siala, Hanna Kokolo, Anne Lacaton, Cécile Le Talec, Brigitte Mahlknecht, Maria Mallo Zurdo, Ovidie, Anna Ponchon, Anila Rubiku, Leïla Saadna, Mairea Séguí-Buenaventura, Pascale de Senarclens, Giovanna Silva, TAKK : Mireia Luzárraga et Alejandro Muiño, Ségolène Thuillart, Laure Tixier, Lindsey Tramuta, Elvira Voynarovska
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École Nationale Supérieure d’Art de Bourges
Laure Tixier, Frédéric Herbin et Éric Aupol et leurs étudiant·es :
Juliette Duval, Yuan Hong, Alice Le Quellec, Xilong Cao et Yu Zhiming
« Il s’agit d’investir la ville et certains de ses sites et espaces, et de définir ou construire plastiquement les espaces autres qui permettent une géographie singulière du territoire. Vierzon porte toute une histoire ouvrière, sociale et politique (Vierzon la rouge). Comme certains corps gardent la mémoire de gestes de productions disparues, certaines architectures se lisent comme traces de cette histoire, palimpsestes de ce que fut le destin industriel du pays, jusqu’à son déclin progressif. Nœud ferroviaire et autoroutier central, Vierzon est aussi un lieu où les rivières se retrouvent. Ces croisements faisant également signes d’une cartographie, d’une topographie qui se déploie et qui créée de possibles rencontres, de temps et d’espaces autres.
Nous continuons cette année d’interroger nos rapports au lieu, à l’emplacement, au territoire, à l’habitat, à l’architecture et à l’urbanisme. De cette expérience au sein d’un contexte singulier, Vierzon, et par l’appréhension de son histoire et de ses espaces, il nous revient, par l’élaboration d’objets et de récits témoignant d’une pratique, de repenser nos rapports aux espaces, de les questionner comme autant de dispositifs et de modes de vies à réinventer. Enfin, nous élaborons une restitution des différentes propositions plastiques des participant·es, en lien étroit avec la ville et le Frac Centre-Val de Loire.»
Avec l’aide à la production
de l’atelier fonderie du
Lycée Henri Brisson de Vierzon
Les projets avec l’enseignement supérieur