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Exposition de Coline-Lou Ramonet Bonis

Du 12 octobre 2022 au 25 novembre 2022

Sur une invitation d’Emmanuel Ygouf
dans le cadre du cycle d’expositions
The Tropical Song of the Prodigal Son

« C’est entre les collines, là où la chair de la terre se plie en bourrelets gras ». Ces mots introduisent le roman Colline, de Jean Giono. Il y est question de forces souterraines et d’ambiance surnaturelle où les collines, la terre, l’eau et l’air semblent se rebeller et résistent aux humain·e·s.

L’aven, en langue occitane cantalienne, est un gouffre, un abîme qui ouvre les sols vers des cavités terrestres. Pour cette exposition, Coline nous propose une exploration souterraine, à la rencontre de récits tant humains que minéraux et végétaux. Elle s’intéresse aux mythes qui naissent des forêts sombres et des excavations obscures de la terre. L’artiste réveille l’imaginaire d’un refuge sylvestre, d’une forêt enchantée qui se dresse devant nous, obscure. Elle nous emmène là où le temps, suspendu aux gouttes calcaires, s’écoule le long des parois et bâtit patiemment ses allures protéiformes.

C’est sur les chemins où se rencontrent les règnes végétal, minéral et animal que Coline nous entraine. Un monde parsemé d’œuvres métamorphes et de présences mystérieuses.

COLINE-LOU RAMONET BONIS

Biographie
Diplômée d’un DNSEP à la Villa Arson en 2020, Coline-Lou Ramonet Bonis vit et travaille entre Paris et Bruxelles où elle est résidente à l’Atelier Triphasé. Son travail a été exposé à différents endroits à Paris (La Villette, l’Appartement Étoile Symrise, Galerie IESA Arts&culture), à Nice (Centre d’art de Nice, La Station, Galerie le Narcissio), ainsi qu’au Tiers-lieu de Sainte Marthe, à Grasse.

Elle est nommée lauréate du prix Jeune création Juvénars IESA en 2020 et organise, par la suite, sa première exposition personnelle « Nous qui habitons vos ruines ». Cette année, elle a été invitée à développer sa recherche et son langage plastique dans le cadre de la résidence Poïétique à Grasse ainsi qu’au musée de la Collection Lambert, à Avignon. Son travail donne également lieu à des ateliers de transmission notamment lors de sa résidence à Grasse, mais aussi avec le projet La cité éducative les Moulins, à Nice et plus récemment au PIJ de Carpentras pour le programme de la DRAC Rouvrir le monde.
instagram — https://www.instagram.com/loucoline/

Démarche artistique
La pratique de Coline-Lou Ramonet Bonis prend racine dans un sol fait de mythologies plurielles. Poussent ici et là des fragments poétiques, des micros-fictions, des histoires liées à son enfance passée à proximité d’une forêt, des anecdotes scientifiques et trames narratives. L’artiste déploie des paysages qui se construisent à la lisière du réel et du virtuel, des sciences et de la magie où papier, bois, métal, plâtre et microélectronique construisent des mondes qui nous immergent.

Ses installations sont souvent habitées par des présences. Ses sculptures réagissent à nos corps dans l’espace, elles nous parlent, nous regardent et parfois se taisent à notre approche.

Elles participent au maillage d’un écosystème observant qui questionne et redéfinie notre statut de regard·eur·euse. Coline propose des espaces dans lesquels se rencontrent et discutent les oeuvres et nos corps, cherchant ainsi des récits humains et plus qu’humains ; des récits poétiques, émancipateurs et métamorphiques.

THE TROPICAL SONG OF THE PRODIGAL SON

L’Aven, de Coline-Lou Ramonet Bonis, ouvre en octobre 2022 un nouveau cycle d’expositions à la Transversale, espace d’expositions et d’expérimentations contemporaines du lycée Alain-Fournier de Bourges : The tropical song of the prodigal son. Ce nouveau cycle, après L’inquiétante enfanceté (2018-2020) qui traitait des représentations adultes de l’enfance et de ses ambivalences, viendra insérer quatre expositions dans la programmation de la Transversale entre 2022 et 2026, qui porteront sur la fabulation spéculative, l’autofiction, les réalités alternatives, le fake, le décor et le factice dans les pratiques plastiques contemporaines.

Titre emprunté à l’unique tube de l’éphémère groupe punk rock californien originaire de Berkeley, The Wrongers, sur leur album éponyme paru en 1986 chez Capitol Records — où une référence à la fois explicite et moqueuse est faite à la parabole d’un Fils prodigue qui s’inventerait, pour justifier son piteux retour au sein de sa famille, de fabuleuses aventures exotiques — The tropical song of the prodigal son est un chant du retour invitant à l’imaginaire et aux mythologies personnelles.

Contrairement à l’auto-narration introspective, l’autofiction, le récit expérimental, l’oralité augmentée, le simulacre et les mensonges, en procédant par décentrement, sont autant de forces de propositions créatrices d’univers, de manières actives de raconter le monde et sont de très bons supports d’appréhension de la complexité du réel, en permettant d’embrasser un maximum de possibles. La narration, la fiction et l’anticipation endossent un rôle actif dans le déploiement de mondes nouveaux, car tout en racontant ce monde, elles le transforment, en proposent de nouveaux rapports : avec la spéculation, il s’agit de créer les conditions permettant d’inventer de nouvelles situations pour intensifier ce monde-ci.

Cette prise effective sur le réel, cette ouverture à l’inventivité de formes narratives dont s’emparent les artistes est l’expression pour elles et eux d’un pari que le réel se transforme différemment en fonction de la manière dont on le raconte, le récit s’affirmant (au même titre que la transformation de la matière) comme un acte de fabrication.

S’il est question à travers ce cycle d’expositions de soutenir la narration face à l’hostilité ou à la suspicion qu’elle a suscité et rencontre encore parfois dans le monde de l’art (position que les artistes cultivent volontiers face aux rapports d’autorité qu’il représente), il s’agit aussi d’émettre l’hypothèse qu’une des raisons de l’intérêt récent de l’art contemporain pour la fiction spéculative est qu’elle viendrait philosophiquement confirmer une intuition artistique : la pratique plastique relève de la préfiguration d’une pensée qui prend forme dans une expression non verbale, mais que le propos de l’artiste, du·de la spectat·eur·rice, du·de la critique, du·de la commissaire, du·de la médiat·eur·rice, etc. permet de transformer en signification et en prolonge donc l’histoire.

L’Aven est une exposition inscrite dans le module de formation Initiation aux métiers de l’exposition de la CPES-CAAP (Classe préparatoire aux études artistiques – Classe d’approfondissement en arts plastiques) du lycée Alain-Fournier de Bourges. Invitée par son coordinateur, Coline-Lou Ramonet Bonis aura pour assistant·e·s les étudiant·e·s de cette Classe préparatoire artistique, qui prendront une part active de la scénographie et du montage de son exposition, et auront en charge la médiation auprès des publics. Coline-Lou Ramonet Bonis interviendra en prolongement de l’exposition lors d’un workshop Écriture spéculative auprès de la classe.

La Transversale, espace d’expositions et d’expérimentations contemporaines du lycée Alain-Fournier de Bourges, est identifiée dans le réseau 100TRE-ART de l’académie d’Orléans-Tours :

https://pedagogie.ac-orleans-tours.fr/arts_plastiques/reseau_100tre_art/presentation_du_reseau_100tre_art/

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Vernissage mardi 11 octobre à 18h
La TRANSVERSALE
galerie du lycée Alain-Fournier

Exposition visible du 12 octobre au 25 novembre 2022 (fermée pendant les vacances d’automne, du 22 octobre au 07 novembre),
du lundi au vendredi, de 8h à 18h, sur rendez-vous uniquement []

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