Exposition monographique
Du 24 juin au 18 septembre 2022
Sur une proposition de Frédéric Herbin et Jean-Michel Ponty
Exposition dans le cadre de Bourges Contemporain
Programmation 2021-2022
Illustration : Henri Cueco, La canicule ou le paradoxe du soleil, 2003
L’importante production de séries peintes par Henri Cueco a marqué les décennies écoulées depuis les années 50.
Pourtant, Cueco est également à l’origine d’un grand nombre d’éditions, d’estampes, de livres, d’écrits et d’interventions radiophoniques. L’exposition se propose de faire la part belle à ces différents visages de l’œuvre de l’artiste pour nous donner à voir un Cueco multiple que l’on a bien trop ignoré.
Henri Cueco est un artiste à qui on doit une importante production d’oeuvres peintes, dont les séries ont marqué les décennies écoulées depuis les années 1950. À mesure que la figure du peintre respecté s’est établie, le large éventail des pratiques dans lesquelles il s’est illustré en parallèle a souvent été négligé. Pourtant, Cueco est également à l’origine d’un grand nombre d’éditions, d’estampes, de livres, d’écrits et d’interventions radiophoniques.
L’exposition « Cueco Multiple » se propose de faire la part belle à ces différents visages de l’oeuvre de l’artiste. À partir des années 1960, la réalisation de lithographies accompagne le développement de l’œuvre peint. La déclinaison des motifs en série et d’un support à l’autre, reste tout au long de la carrière de Cueco un enjeu du travail artistique. Les tirages rassemblés dans l’exposition permettent ainsi de montrer ce compagnonnage sur près de 25 ans. À travers ce parcours, l’attrait de l’artiste pour l’image multiple se révèle, à la fois variation qui procède de l’expérimentation formelle, mais aussi image de masse dont la production mécanique caractérise l’univers visuel de la société de consommation après la guerre. L’utilisation du papier peint comme fond de la peinture apparaît comme un premier pas. Pendant ces années 1960, il est suivi par la profusion des séries des « jeux d’adultes » et des « hommes rouges » dont les aplats tranchés rappellent la bande dessinée. Le travail lithographique participe alors de l’engagement politique de l’artiste, qui se concrétise également dans l’action collective menée au sein de la Coopérative des Malassis. Les tirages en grand nombre des « hommes rouges » témoignent notamment d’une réflexion sur l’économie de l’art propre à l’époque, en éprouvant une diffusion à bas prix et la promesse d’une démocratisation des œuvres.
À l’issue des années 1970, les grandes séries peintes continuent à donner lieu à des estampes, mais l’articulation du texte et de l’image s’affirme comme un autre enjeu des éditions réalisées. Dès l’entrée de l’exposition, la présence d’un carnet inédit de l’artiste rappelle cette intrication des deux pratiques dans son travail. Cueco signe plusieurs livres qui sont autant d’objets rendant compte de cette hybridité moins présente dans la peinture. Des collaborations l’amènent également à créer des images pour accompagner les mots d’autres. Ses participations régulières à de fameuses émissions radiophoniques telles que « Des papous dans la tête » attestent encore de cette association riche du verbe et du visuel. Des lithographies aux livres d’artistes, en passant par l’affiche, le plateau de jeu, la page de calendrier ou la boîte de camembert, se dessine ainsi une économie de l’oeuvre qui dépasse la seule pratique de la peinture pour nous donner à voir un Cueco multiple.
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