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Cergy Paris Université

Mercredi 18 octobre 2023 • 15h20

Discussion entre Robert Milin et Laure Tixier à partir de leurs œuvres collaboratives :  Le jardin aux habitant.e.s (Palais de Tokyo) et Radar au fil du temps (Centre culturel du Val Fourré, Mantes-la-Jolie), dans le cadre du colloque Gestes, rythmes et mouvements du commun co-organisé par Rémi Astruc, Madeleine Planeix-Crocker et Fanny Tsang.

Colloque international coordonné par Rémi Astruc, UMR CY HERITAGES à la médiathèque du Patrimoine et de la Photographie du 18 au 20 octobre 2023.

Soulèvements, retournements, insurrections, révolutions, écrasements, bonds en avant, retours en arrière, stagnations sont autant de mouvements — élans et retombées — qui agitent en permanence le « corps social », comme si celui-ci était effectivement composé de muscles et de tendons qui n’ont de cesse de s’activer et de se relâcher, d’entraîner celui-ci dans une direction ou une autre. Or on peut penser qu’il y a bien plus qu’une grossière métaphore vitaliste derrière cette façon de qualifier les groupes et les sociétés dans leur turbulente évolution : il y a la perception claire qu’une réalité physique, bien que subtile, peut seule constituer le support d’un « être-en-commun », voire d’un mouvement commun.

L’existence et par la suite l’activité d’un groupe social, d’une communauté ou même d’une société doivent ainsi toujours pouvoir se concevoir d’abord dans le sensible. C’est d’ailleurs le sens premier de la notion de « mobilisation », qui signifie mise en mouvement d’un collectif et qui seule, parfois, permet de révéler la constitution (« se tenir droit ensemble ») d’un groupe, lequel, pour être ou en tout cas pour apparaître, doit au moins donner l’impression qu’il est prêt à se dresser, voire à se déplacer dans le temps et dans l’espace, à se mettre en marche. Dès lors, qui veut réellement comprendre les dynamiques sociales doit nécessairement se pencher sur la dimension proprement cinétique de celles-ci, s’intéresser à comment se coordonnent et se mettent en mouvement des corps qui, en dernier ressort, les composent. Cela requiert une attention particulière aux impulsions, aux énergies, aux flux qui orientent ces expressions physiques, ainsi qu’à l’espace qui les reçoit et où elles s’impriment, aux images, tracés, circonvolutions qu’elles y dessinent.

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