à La Transversale, espace d’expositions du Lycée Alain-Fournier
Du 3 avril au 24 mai 2024
Leslie Dupuy
et Samuel Di Gianni
Vernissage mardi 2 avril 2024 à 18h
« Dans ses derniers écrits et interventions, Édouard Glissant ne cessera de reprendre cet aphorisme, « Rien n’est Vrai, tout est vivant »,
pour l’amplifier, le développer, comme la volonté de transmettre poétiquement ce qui a toujours été au cœur de son ouvrage : l’invitation à penser et vivre le monde par le tremblement et non la fixité, par le divers et non l’Un, par la relation et non l’enfermement. Au Vrai, fixe et absolu, Édouard Glissant oppose le Vivant, imprévu et tremblant. »
Empruntant une approche glissantienne de la transmission des histoires par les sensations et l’imaginaire plutôt que par les concepts, Rien n’est Vrai, tout est vivant témoigne de la capacité de Leslie Dupuy et de Samuel Di Gianni à convaincre les spectateur·rices, en proposant d’autres imaginaires, à s’engager sur un territoire inconnu, dans une vallée de l’étrange où se côtoient le souvenir et l’artificiel. Inscrivant notre destinée dans une foison de réalités connexes et interconnectées, il s’agit de peupler nos imaginaires d’autres histoires, acceptant la relativité de notre position au sein d’un système intrinsèquement ouvert et de nature fondamentalement instable.
Si les œuvres de Leslie Dupuy et de Samuel Di Gianni semblent marquées par la notion de territoire — celui de l’exposition, mais aussi celui des imaginaires — les liens entre leurs pratiques évoquent surtout des fictions agissantes et mises en scènes, reposant sur l’invention de points de vue portés sur des espaces particuliers — pour Leslie Dupuy, sur une « nature » possiblement fantasmée (en tant que réel construit par l’imaginaire grâce à la puissance des récits), pour Samuel Di Gianni sur l’épaisseur intériorisée d’une mémoire intime et familiale.