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Espace Brel, Donjon de Sainte-Geneviève-des-Bois

Du 13 avril au 5 mai 2024

Cycles d’expositions et de résidences
Commissaire : Valentina Ulisse

«Mémoires planétaires»
Avec Giorgia Garzilli, Jérôme Girard, Hanna Kokolo, Clara Pacotte, Margot Pietri, Aliha Thalien et Joséphine Topolanski

Arrivé·es au troisième chapitre du cycle d’expositions hors les murs «les conjugueuls», nous nous trouvons dans l’excipit, les dernières pages du récit.

Joanna Russ, écrivaine de science-fiction, parle du temps comme d’une «tresse entortillée»: tout choix engendrant un ensemble de possibilités, chaque déplacement de molécule ou de quantum de lumière coïncide, quelque part, avec une autre éventualité. Ainsi, cette exposition a été imaginée comme une déambulation dans les multivers: chaque étage de ce lieu correspond à une dimension parallèle à la nôtre où explorer des «mémoires planétaires», des archives réelles ou fictives venues d’autres mondes contemporains ou de futurs alternatifs.

Des tickets de caisse nous accompagnent dans ce voyage. Ce sont les aventures de la trobairitz Maboule, à travers qui Clara Pacotte réinvente le folklore local. Un monde anachronique voit le jour, où Moyen-Âge et modernité fusionnent, à l’image de ce lieu creuset d’histoires qu’est le Donjon de Sainte-Geneviève-des-Bois.

Au rez-de-chaussée, des architectures de diverses époques ressemblent à  des restes archéologiques. Des prompteurs y projettent des images animées, comme cette main qui essaye d’effacer de son poignet la trace indélébile d’une montre. Margot Pietri nous raconte l’histoire d’une métropole reconstruite sur les ruines du capitalisme: une société privée de l’astre du jour où le temps n’a plus cours et la vie des habitant·es a muté.

Giorgia Garzilli nous conduit quant à elle dans une réalité extraordinaire. Ici, les hippocampes vivent en toute tranquillité à la hauteur des gratte-ciels. Parfois glissées dans des sacs vernis, ses peintures se composent d’une archive d’émotions, de faux souvenirs et de rêves éveillés.

Au premier étage, les rideaux de perles d’Aliha Thalien sont des lisières enchantées à traverser. Dans son film, les récits d’un groupe de jeunes sur leurs vies en Martinique alternent avec des paysages flous et mystérieux. L’artiste nous transporte dans une atmosphère magique où mémoires personnelles, mythologies intergénérationnelles et histoire collective se mêlent.

Hanna Kokolo, dans le rôle de la prophétesse ZokoHastra, est venue de la Terre de l’an 3000 pour nous partager des récits divergents sur la «fin du monde». Ses narrations sont accompagnées d’artefacts uchroniques, témoignages de possibles futurs.

Au deuxième étage, les œuvres de Jérôme Girard sont les archives de la fanfare futuriste qu’il a co-créé avec les enfants du CLAS d’Egly. Ensemble, elles et ils ont composé un concert pour OSNI («Objets Sonores Non-Identifiés») et défilé avec des costumes d’antan. Leur blason céleste, cousu par l’artiste, attend une nouvelle parade spatiale.

Sur la tapisserie en jacquard de Joséphine Topolanski, on ne trouve ni dames ni chevaliers mais des amas de galaxies. Première adepte d’un culte extraterrestre, l’artiste crée ici un mémorial fait de décors cosmiques, d’observations ufologiques et d’autels stellaires.

Après une formation en histoire de l’art à l’Université de Rome La Sapienza et à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Valentina Ulisse intègre le Master 2 professionnel «L’art contemporain et son exposition» à Sorbonne Université et co-fonde le collectif curatorial espace projectif. Parallèlement à ses études, elle se forme aux métiers de l’exposition grâce à des stages au Centre Pompidou, au CAC Brétigny et à Council, entre autres. Aujourd’hui, Valentina Ulisse poursuit ses réflexions à travers ses diverses activités dans l’organisation de projets artistiques, dans l’écriture et dans la médiation. Elle assiste la galeriste Aline Vidal avec qui elle organise «De(s)rives», projet curatorial qui expérimente avec le format d’exposition en dehors des contextes artistiques traditionnels. Valentina Ulisse s’intéresse aux économies de l’art, aux systèmes alternatifs de production et de diffusion et aux pratiques artistiques co-créatives en lien avec la pédagogie et les savoirs populaires.

L’exposition «Les conjugueuls #3: Mémoires planétaires» bénéficie du soutien de l’Institut culturel italien de Paris.
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