Commissariat – Didier Mathieu
samedi 17 septembre 2022
samedi 21 janvier 2023
Samedi 17 septembre
11h30 – Vernissage
14h30 – Visite guidée de l’exposition par M. Didier Mathieu
Entrée libre et gratuite
En partenariat avec le Centre des livres d’artistes
et l’École nationale supérieure d’art de Bourges
« Henri Cueco, peintre, écrivain (1929-2017) fonde en avril 1979, en s’entourant de quelques proches, une association loi 1901 nommée Pays-Paysage. Depuis 1987 – date de la «Préfiguration à une Biennale du livre d’artiste» – Pays-Paysage gère le Centre des livres d’artistes que je dirige depuis un certain nombre d’années.
Avec cette exposition, l’occasion m’est donnée de le remercier pour sa confiance et son infaillible soutien dans mes projets alors qu’il était président de l’association. La «chose» imprimée passionnait Cueco, pas tant le livre que l’estampe sans doute. Question de format. Cueco est peintre il lui faut de l’espace – vaste. Cela se comprend quand on voit les nombreuses sérigraphies et lithographies qu’il a pu produire, en écho à ses peintures et dessins de grand format. Là se niche une vraie gourmandise à faire naître des images (à revoir ses œuvres multiples il me semble, à tort peut-être, que l’espace du livre était un peu étriqué pour lui). Et, il l’a vite compris, imprimer est aussi un beau moyen de diffuser une œuvre – une œuvre et les idées qui la sous-tendent.
L’exposition ouvre sur quatre beaux livres de la collection de la bibliothèque des Quatre Piliers : Cinco sones para tambor solo de Takesada Matsutani publié par Michel Nitabah en 2006 ; Tutuguri de Jean- Charles Blais édité en 1996 par Rik Gadella sous le nom de Picaron Editions ; Cent pour cent de Louis Roquin et Michèle Métail chez F. Despalles en 1998 et Pour et pour tout de François Bouillon, François Righi et Joël Lejus qui paraît en 2009.
Une façon de dire combien Cueco aimait les éditeurs, les imprimeurs, les imprimeurs- éditeurs de bibliophilie.
Pour cette exposition, ma première idée était de réunir des publications éditées à partir de 1972 en écho à la très pompidolienne exposition titrée «60-72 – Douze ans d’art contemporain en France» au Grand-Palais à Paris. On se souvient de la fameuse image, souvent reproduite, montrant Cueco faisant front face aux membres d’une compagnie républicaine de sécurité. Le 16 mai 1972, jour du vernissage, les Malassis, collectif d’artistes actif entre 1970 et 1978 dont fait partie Cueco avec Lucien Fleury (1928-2004), Jean-Claude Latil (1932-2007), Michel Parré (1938-1998), Gérard Tisserand (1934-2010) et brièvement Christian Zeimert (1934-2020) décrochent les toiles du Grand Méchoui, puis les photos du décrochage seront exposées en lieu et place de cet ensemble de tableaux.
Toujours dans la vie, il y a des concours de circonstances (un peu de hasard est acceptable). C’était il y a quelques semaines au musée d’art moderne de la Ville de Paris, je me suis retrouvé dans une exposition bien réjouissante consacrée à Pierre Gaudibert (1928-2006), personnage clé de l’art en France dans les années 1970, critique d’art, compagnon de route et ami de Cueco, conservateur au musée d’art moderne de la Ville de Paris où il crée en 1967 l’A.R.C. (Animation – Recherche – Confrontation), un des premiers départements d’art contemporain en France. Il est aussi à l’origine de la création à Grenoble du Centre national d’art contemporain – Le Magasin. (En 1972 il refuse de s’impliquer dans l’exposition précédemment citée et démissionne de son poste au musée d’art moderne de la Ville de Paris.)
Cette exposition m’a terriblement aidé à construire, organiser la présente exposition à la bibliothèque des Quatre Piliers.
Tout à coup, il s’agissait en quelque sorte de faire un portrait du peintre Henri Cueco, portrait décalé ou en décalage, bien évidemment – et je suis conscient de la vanité de ce projet. Rappeler son engagement politique – la coopérative des Malassis dans les années 1970 ; son adhésion à la figuration en peinture dans des années où le monde de l’art, pas seulement en France, glisse de l’abstraction à l’art conceptuel et au minimalisme ; son intérêt pour le paysage, et la notion de «paysage» suivant deux regards, l’un sur le jardin (voir le livre – et le film – Dialogue avec mon jardinier. Là est le goût de Cueco pour l’écriture et la littérature) l’autre sur un paysage proche, non romantique : le pré. Précisément LE pré du Pouget, souvent dessiné, peint. Le Pouget hameau de Corrèze lieu de vie de Cueco l’été.
On voit se dessiner dans l’exposition, au fil des vitrines et aux murs, trois ensembles d’œuvres imprimées – livres et estampes, en tout une vingtaine appartenant à la collection du cdla qui en compte dans les 8000, – que l’on pourrait titrer chacun de façon très simple : Art et politique, Figuration et narration, Art et paysage – le pré, le jardin. »
Didier Mathieu
Liens
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Exposition Cueco Multiple à La Box